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La saison décevante du Stade Rochelais aura finalement pris fin samedi après-midi sur la pelouse de Pau en demi-finale. Le pari de la remontée immédiate est raté. Quel avenir attend désormais les Jaune et Noir ?
''Je ne veux pas mettre la pression mais notre ambition est d'être champions de France de Pro D2 '' Les mots, sortis de la bouche du président Merling il y a un peu plus d'un an lors d'une conférence de presse de fin de saison, sonnent aujourd'hui comme un constat d'échec. Annoncés grand favori - au même titre que Grenoble - le Stade Rochelais n'a jamais semblé en mesure de tenir ses promesses en cet exercice 2011-2012. La rédaction de Sport17 vous en donne les raisons ainsi que son point de vue sur l'avenir proche de l'ASR.
Une descente mal digérée
Pour cette saison du rebond, les dirigeants du club maritime avaient décidé de maintenir l'essentiel du groupe relégué de Top 14 en plus de l'arrivée de joueurs reconnus et redoutés (Fauqué, Lecouls, Toa'la). Une stratégie mal calculée puisqu'il aura fallu attendre de nombreuses semaines pour que la descente soit digérée par l'équipe. Les deux nouveaux coachs inexpérimentés à ce niveau (Collazo et Ribeyrolles) seront impuissants face au catastrophique début de saison. Inconsciemment, les Rochelais se sont sans doute vus trop beaux. Une telle armada au jeu si flamboyant quelques mois plus tôt ne pouvait être que supérieure à ses adversaires en Pro D2. Erreur. L'anti-chambre de l'élite ne laisse pas de place à l'auto-suffisance et La Rochelle l'a payé cash au cours des premières semaines de compétition d'autant que le calendrier ne lui était pas favorable. Résultat : 3 défaites lors des 4 premiers matchs.
Un jeu approximatif
En Top 14 tous les observateurs étaient unanimes sur le fait que La Rochelle proposait l'un des jeux les plus spectaculaires. C'est donc en toute logique que l'on attendait que le XV de la cité portuaire récidive cette année...en vain. Le renouvellement de staff a modifié la donne. La Pro D2 est un championnat où le combat et le réalisme prime, c'est donc sur ces aspects de jeu que le tandem Collazo-Ribeyrolles a axé son discours, à juste titre d'ailleurs, malheureusement sur le pré les joueurs ont balbutié leur rugby. Si les avants ont été source de satisfactions et de certitudes (sauf en touche), les trois-quarts ont déçu à l'exception de Maxime Lebourhis. Les fautes de mains et les mauvaises prises de décisions ont souvent fait gronder les travées de Marcel Deflandre. Tension et incompréhension entre joueurs et entraineurs ont été palpables tout au long de la saison.
Un état d'esprit défaillant
Le Stade Rochelais s'est montré bipolaire cette saison. Invincibles à domicile, les Jaune et Noir ont été méconnaissables loin de leurs bases. Le jeu déployé n'était certes pas des plus aboutis mais là où le bât blesse c'est dans l'état d'esprit affiché. La bande à Benjamin Ferrou s'est comme figée à plusieurs reprises. Absents du combats, ils ont trop souvent laissé échapper des points pourtant à leur portée. Les deux derniers matchs de la phase régulière en sont le parfait exemple. Deuxièmes du classement et donc en excellente posture pour accueillir une demi-finale à Deflandre, les Maritimes se sont écroulés à Aix (31-17, NDLR) puis à Aurillac (35-14, NDLR) respectivement 11ème et 13ème. Deux désillusions qui forceront les entraineurs à pointer du doigt l'état d'esprit de certains joueurs apparemment plus concernés par l'avenir du club. Au final, l'ASR se classera 5ème in extremis avant d'aller chuter de peu en terres paloises (16-14) dans la course à la finale. Décevant.
Un nouveau chapitre
Éliminé, le Stade Rochelais doit désormais se tourner vers l'avenir et la saison prochaine. Une nouvelle aventure qui se fera avec un groupe renouvelé à 80%. En effet 18 joueurs quittent le Vieux Port après de bons et loyaux services à l'image de Robert Mohr, Romain Carmignani, Benjamin Dambielle, Florian Ninard...la liste est longue. Le chapitre de l'époque Serge Milhas-David Darricarrère va définitivement se fermer sans doute un bien pour le tandem d'entraineurs qui aura plus de poids sur son groupe cependant il va falloir reconstruire une équipe et une cohésion de groupe dans sa quasi-intégralité ce qui pourrait prendre un peu de temps. Un délai que le fidèle public rochelais ne souhaite pas trop important. La pression sera donc encore et toujours présente à la rentrée prochaine.
La jeunesse, la lumière dans la pénombre
Les satisfactions ne sont pas légion dans cette saison ratée toutefois dans le grisâtre ciel maritime un rayon de soleil se distingue grâce aux espoirs placés dans la jeune génération. La relève est là Maxime Lebourhis en tête. Auteur de 10 essais, l'enfant du pays a souvent illuminé de bien ternes rencontres par ses inspirations et ses appuis. A ses côtés, Julien Berger, Steeve Barry, Benjamin Gélédan ou Uini Atonio sont eux aussi de belles promesses pour le futur. Le recrutement pour la saison prochaine confirme cette volonté de faire la place aux jeunes. Un pari risqué puisque la Pro D2 exige une certaine expérience...